Paroles de Quand le diable est au piano

La Rumeur
71830
(Philippe)
Et puis on danse sur les sens interdits quand l'incendie
Chante une
Douce mélodie, applaudie et dis que t'en veux encore, si
C'est faux
Dans les accords, peu importe si ça matraque fort. Ils ont
L'or et
La chanson qui va avec, et un chef d'orchestre qui joue du
Plomb
Pour nous clouer le bec. Ducon, chez nous l'argent rime avec
Urgent,
Genre, oppose la crasse à du détergent. Or ils veulent
Qu'on plie,
Qu'on casse, ils veulent qu'on flanche, quand le diable est
Au piano
Et qu'il n'enclenche que les touches blanches. Et les sales
Races
Entassées dans les préfabriqués, quand vient la chasse,
Allumeront
Les briquets. Traqués dans ce putain de zoo, avec des
Chiens autour
Des os, dont les écoutes ont fait saturer le réseau. Joue
Leur un do
Mineur et ils te feront un doigt majeur parce que la rue
N'est qu'un
Incinérateur.
(Ekoué)
Quand le diable est au piano, dès ses premières notes la
Mélodie du
Meurtre se heurte aux partitions morbides d'un homicide ou
L'ombre
Sur l'instrument, sombre pressentiment naissant d'une
Détonation
Claire qui me glace le sang. Involontaire ou délibérée,
Quand le
Musique du chaos suit le mouvement saccadé, la république
S'écroule
À nos pieds et nos chevilles ouvrières lui piétinent sa
Mère. Quand
La haine répond aux appels des sirènes stridentes d'une
Symphonie
Instruite du bruit de la détente puisque comme vous dites
Nous
Sommes des parasites. Réprimez-nous comme vous le faîtes,
Imprimez
Le deuil à nos sourires y compris pendant les jours de
Fête,
Réécrivez des pans de notre histoire entière, continuez
à jouer avec
Nos nerfs. Ce concert d'ironie noircira les m urs doucement
Mais
Sûrement, au fil des heures en attendant d'y voir plus
Clair jusqu'à
Ce qu'il n'y ait plus rien à faire.
Quand le diable est au piano, qu'il joue la note de trop,
Quand le
Piano est au diable ce que la corde est au cou des
Présumés
Coupables.
(Mourad)
Quand le diable est au piano, les voix s'éraillent,
S'écorchent, les
Peaux s'arrachent et s'offrent en images et en strophes. Il
Tombe
Des cordes, prêtes à nouer le désordre, les sonorités se
Tordent
Sous de sales mots d'ordre, c'est pas faute de vous avoir
Prévenus,
Contrairement aux somations, avant ces balles perdues. Le
Verre se
Brise et le sang rougeoie au mur, le cuir s'ajoute au cuivre
Et les
Fils à l'ossature. La chair dans un éclair se sert en fil
De fer,
Humide qui s'agrippe à la prise terre. Les gammes
S'affairent et
S'enflamment crescendo, avec la douce violence du verbe à
Fleur de
Peau.
(Hamé)
Quand le diable est au piano, l'accord est comme une faux,
Un genre
De coupe-nuque au bras d'un vieux bourreau, symphonie
Blanche, belle
Comme un échafaud, alphabet de la haine froide en guise
D'ex-voto.
Tous pétés à la douleur de l'étau, l'encéphalogramme
Haut, nous
Sommes les fils des plus vieux barreaux, esthétique de
L'embargo du
Berceau au tombeau, héritage du fouet pour histoire sur
Pied-bot.
Mais qui se paye notre peau? Qui nous crache d'en haut? Qui
A le
Trousseau de clefs au cachot? Et tout ce bordel ne me parle
Plus
Qu'à demi mot, quand il me résume le monde par un seul
écriteau:
Une voie, deux trains, trois raisons de prier, avant de
Courir te
Foutre à l'eau. Sur une portée recto-verso, à la faveur
D'une
Insomnie de trop, j'ai vomi les partitions du diable en
Solo.
InterprèteLa Rumeur
LabelBLV
Paroles ajoutées par nos membresParoles ajoutées par nos membres